Le sentier des douaniers
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Les sentiers des douaniers, créés sous la révolution étaient arpentés jour et nuit par les douaniers jusqu'au début du vingtième siècle pour surveiller les contrebandiers et les pilleurs d'épaves. Réhabilités depuis 1965, les sentiers sont le lieu de ballades pédestres panoramiques en pleine nature. Le sentier qui passe à Saint-Coulomb, le GR 34, est toujours aisé à marcher avec de bonnes chaussures montantes. Entre la pointe du Nid et la pointe du Meinga les quatre kilomètres se parcourent en une heure environ.
Entre la Pointe du Nid et la Pointe des Grands Nez, le sentier des douaniers commence par longer la superbe plage de sable fin dans le fond de l’Anse du Guesclin. C'est sur cette plage qu'en 580 débarqua Colomban, moine irlandais qui a donné son nom à la commune. Il y créa un monastère avant de partir évangéliser l’Europe. A l’est de la plage, sur l’îlot accessible à marée basse, se trouve une batisse. Ce sont les ancêtres du Connétable de France, Bertrand du Guesclin, qui y ont édifié vers l'an 800 une première forteresse sur les ruines d’une construction romaine. Au XVIIIème siècle, l’ancienne forteresse du Guesclin fut transformée en fort pour assurer la défense du littoral contre les débarquements ennemis et les attaques corsaires. La plage et son cordon dunaire ont été classés en site naturel. A l’ouest de l’Anse du Guesclin, le sentier se poursuit dans les hauteurs. Il monte au-dessus de l’Anse Margot jusqu’à un ancien corps de garde érigé par la capitainerie de Saint-Coulomb dans les années 1750. Le paysage devient sauvage avant d'arriver à la plage de la Touesse, abritée des vents dominants et classée site naturel protégé. Le chemin qui arrive à cette plage en venant des terres, dit « du Blé en Herbe », rappelle que l'écrivain Colette séjourna régulièrement de 1911 à 1926 à la maison Roz Ven où elle écrivit son roman « Le blé en herbe ». A un quart d'heure de marche depuis l’Anse du Guesclin, la pointe des Petits Nez sépare la plage de la Touesse de la plage du Port. Cette pointe est bordée d’un côté par la mer et les hautes falaises de granite et de l’autre par les cultures maraîchères comme le choux-fleurs et les pommes de terre car la région bénéficie d'un climat tempéré. Plus loin l’anse des Courtils abrite un petit port naturel avec quelques bateaux amarrés. Derrière la plage, s’étend une vaste « dune perchée » de 6,5 hectares. Cette terrasse sablée, couverte d’une pelouse rase où fleurissent des orchidées sauvages, des panicauts maritimes, des géraniums et des euphorbes, est adossée à une falaise morte qui atteint à certains endroits 25 mètres de hauteur. La Pointe du Meinga, site naturel protégé, est un vaste éperon rocheux qui s’avance dans la mer. Tout au bout de la pointe du Meinga, en regardant vers l'est, il y a une vue d'ensemble sur les plages de la Touesse, du Port et sur les rochers des Tintiaux. Et en regardant vers l'ouest, on embrasse un autre vaste panorama qui va jusqu'au Cap Fréhel. Droit devant, les îles Chausey sont visibles à l’horizon et si par chance le temps est clair, l’île de Jersey se dessine. Elle est pourtant située à près de 35 milles nautiques. La pointe du Meinga est aussi un magnifique point d'observation lors de la Route du Rhum dont le départ se fait à la Pointe du Grouin sur Cancale. Le corps de garde en parfait état sur la Pointe du Meinga est une propriété privée très fréquentée par les goélands. De nombreux blockhaus de la 2ème guerre mondiale intégrés au dispositif défensif allemand contre un débarquement allié sur le Sud Cotentin émaillent la pointe du Meinga. Aujourd’hui, du fait de son caractère sauvage, la pointe est le paradis des pêcheurs à la ligne et des ornithologues pour l'observation des colonies d’huitriers-pies et autres oiseaux marins qui y font leur nid.
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